Vendredi 23 novembre, Louis Boyard, le président du premier syndicat lycéen était présent dans le public de Balance Ton Post présenté par Cyril Hanouna. Le jeune homme avait été appelé pour participer à l'émission et parler de l'Union Nationale des Lycéens. Mais peu avant le début du programme, on lui a indiqué de rester dans le public jusqu'à ce qu'on lui donne la parole.
Louis Boyard nous accorde une interview exclusive :
Tony Pittaro : Comment avez-vous vécu le début de l'émission ?
Louis Boyard : J'attends, je reste dans le public, j'entends des blagues sur les robes des chroniqueuses, les gens se font couper la parole, cela n'avait aucun sens. Je vois qu'après deux heures, on ne m'a pas donné la parole alors que l'on m'avait invité pour parler de l'UNL, la force lycéenne.
Puis le moment est venu pour vous de prendre la parole...
LB : Au moment où je prends le micro et je commence à parler, le micro se coupe et Cyril Hanouna indique de donner le micro à quelqu'un d'autre. Et je me dis, du coup on m'a invité ici pour parler de ces sujets et on ne me laisse pas en parler.
Vous pensez qu'à cause de votre âge vous n'avez pas été pris au sérieux ?
LB : Oui. Quand on est jeune on n'a pas les moyens de dire tout ce que l'on veut dire. Quand on est jeune on n'a pas la parole. On n'arrête pas de se moquer de nous, de dire qu'on ne connais rien à la vie. Mais pourtant notre quotidien on le connait. On est capable de porter des revendications politiques.
Puis vous avez décidé de quitter le plateau en direct...
LB : Oui et ce qui m'a marqué, c'est que la première réaction quand je suis parti a été "Il n'a pas eu ses Haribo, oui il avait une soirée après". Non, je suis parti parce que l'on m'avait promis que j'allais pouvoir parler des 110 lycéens qui se sont fait arrêter parce qu'ils se sont opposés à Parcoursup ou parler du quotidien des lycées.
Quel est le quotidien difficile des lycées que vous dénoncez ?
LB : Aujourd'hui, on est 35 par classe. On est dans une galère pas possible. Il y a des gens qui n'ont toujours pas de professeur de philosophie alors qu'ils sont en Terminale ! Avec Parcourssup, il y a 50 000 lycéens qui n'ont pas eu de fac. Et je n'ai pas pu en parler dans l'émission. Le seul moment où j'ai voulu en parler, on s'est foutu de ma gueule parce que je suis jeune. Avec quelqu'un de plus âgé, est-ce que cela aurait été pareil ?
Au final, en allant dans Balance Ton Post, vous vous êtes senti trahi ?
LB : Oui. Mais en même temps on a l'habitude.
Votre départ du plateau était prémédité ? On sait qu'un départ en direct est parfois plus efficace qu'un discours...
LB : Non. Mon seul objectif était de parlé aux lycéens qui regardent et de leur dire des choses. Je m'en fous de faire le buzz. En me réveillant le lendemain, je me suis rend compte que ça avait fait parler. Je voulais faire passer mon message. Il n'y avait rien de prévu. Quand j'ai commencé à prendre la parole je ne me disais pas que j'allais partir.
Beaucoup de jeunes lisent Planète TV. Qu'avez-vous à leur dire ?
LB : J'ai envie de leur dire que ce n'est pas normal ce que l'on vit dans les lycées, c'est pas normal d'être autant dans une classe, c'est pas normal d'avoir le quotidien qu'on a, c'est pas normal que Parcoursup nous mette dans une telle situation. Et ce qui est le moins normal c'est que l'on ne nous ai jamais demandé notre avis.
Pour une fois, nous avons l'occasion de donner notre avis, c'est pour ça qu'il faut bloquer les lycées le 30 novembre et surtout, il faut arrêter de se laisser faire quand on nous dit que l'on n'est pas légitime pour parler de ce qu'on vit tous les jours. Il n'y a pas plus légitime qu'un jeune pour parler à un jeune.
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corine 25/03/2019 23:31
Papa Samikhla 27/12/2018 22:06
maître SANTOS 21/12/2018 18:24